HISTOIRE de la Roumanie

Les DACS

Les Daces, pour les Roumains d'aujourd'hui, représentent la même image que les Gaulois pour les Français : ils ont occupé un même espace géographique à deux mille ans d'intervalle, ont été vaincus et soumis par le même ennemi, Rome, ont partagé les mêmes figures symboliques du chef fier qui résiste jusqu’au bout (Vercingétorix et Décébale) ; comme les Français parlent de nos ancêtres, les Gaulois, les Roumains pourraient dire nos ancêtres, les Daces...

Les Daces (pour les auteurs latins) ou Gètes (pour les auteurs grecs) étaient des Thraces septendrionaux. Illyres, Thraces, Scythes, Phrygiens étaient des indo-européens de langues iraniennes.

La première mention de Gètes est faite par Hérodote en 513 av. J.-C. : au sud du Danube, une confédération tribale des Gètes a été défaite par l'empereur perse Darius le Grand pendant sa campagne contre les Scythes.

Le Ier siècle av. J.-C. est considéré comme l'âge d'or de la civilisation thrace et géto-dace, avec les royaumes Odrysse (au sud du Danube) et de Burebista (au nord du Danube). Premier roi de la confédération Dace, Burebista a accédé au trône vers 82 av. J.-C. et a régné jusqu'en 44 av. J.-C.. La capitale politique et religieuse du nouvel État, Sarmizegetusa, se trouvait dans les monts d'Orastie, à Gradistea de Munte. La religion des Daces (partagés en trois classes: les polistes ou druides, les comates ou chevaliers, et les tarabostes ou agriculteurs) était dominée par Gabeleisos, architecte de l'univers et maître des rythmes, dont le prophète fut un poliste influencé par les Pythagoriciens: Zalmoxès. De grands calendriers circulaires et parfois des sacrifices humains ont été les marques de cette religion.

La seconde moitié de ce siècle a vu naître un État dace centralisé, grâce à plusieurs rois, dont le plus connu est aussi le dernier: Décébale (87-106 apr. J.-C.).

La colonne Trajane à RomeCe pouvoir inquiétait Rome, et son nouvel empereur Trajan (98-117 apr. J.-C.) décida d'attaquer Décébale et de le soumettre. Il ne put cependant y parvenir qu'au bout de deux guerres sanglantes, relatées sur les bas-reliefs de la Colonne Trajane. Ce monument d'art romain, qui s'élève dans le Forum de Trajan à Rome, est une chronique impressionnante des guerres daces.

Pour la première guerre dace (101-102 apr. J.-C.), Trajan engage près de la moitié de l'armée romaine. Après deux ans de durs combats, il occupe le territoire. Les Daces s'engagent à fournir des hommes à l'armée romaine et à raser leurs fortifications, mais ne s'y tiennent pas.

La deuxième guerre dace (105-106 apr. J.-C.) commença par une attaque des Romains, durant l'été de l'an 105, et se termina par le suicide de Décébale et la mise en place du contrôle de Rome sur les deux tiers du territoire actuel de la Roumanie (Dacia Felix), en laissant le nord aux Daces libres (Costoboces et Carpiens: ces derniers ont laissé leur nom aux monts Carpates).

Cette occupation dura 165 ans jusqu'au retrait de l'armée et des provinciaux (en latin : provinciales chez les historiens Eutrope et Flavius Vopiscus) au sud du Danube en 271 apr. J.-C., retrait décidé par l'empereur Aurélien et provoqué par la pression des Germains migrants venus du Nord, les Goths. La province de Dacia est transférée au sud du Danube (Dacia ripensis et Dacia mediterranea).

C'est cette occupation romaine brève et peu profonde (contre six siècles au sud du Danube) et la mention du retrait de ces provinciaux qui nourrissent la polémique sur la question de l'origine du peuple roumain, polémique dont le véritable enjeu est la légitimité du rattachement de la Transylvanie à la Roumanie.

 

L'histoire du Comte DRACULA

 

Dans un manoir sombre et lugubre, demeure l’un des plus célèbres personnages de l’histoire du cinéma.

Son nom « Dracula » un vampire ténébreux aux pouvoirs démoniaques, tout droit sorti de l’imagination de l’écrivain « Bram Stoker ».

Cependant, le comte Dracula serait bien plus qu’un personnage de fiction, il aurait été un personnage historique bien réel, cruel, sanglant et sans pitié. Mais qui a donc inspiré Bram Stoker, au point d’être assimilé à un monstre sanguinaire, se nourrissant du sang de ses victimes ?

 

Vlad TEPES

-Prince de Valachie 1448, 1456 - 1462 puis 1476

-né le 14 novembre 1431

-décédé en décembre 1476 (à 45 ans) Origine du nom Dracula

 

En 1431, dans la principauté de Valachie en Roumanie, un souverain sanguinaire est né, son nom Vlad III Tepes, dont le nom signifiant « l’empaleur » en roumain, donne un avant-goût de sa cruauté.

La légende de Dracula, prit naissance grâce au nom de son père, « Vlad II Dracul », dont le nom signifie « dragon ». Il est nommé ainsi en raison de son appartenance à « l’ordre du dragon », une armée chevaleresque défendant sans relâche, les intérêts de la chrétienté.

En 1447, ce dernier sera victime d’un assassinat orchestré par Vladislav II, dans le but de devenir prince de Valachie. C’est alors qu’une haine farouche envers les Ottomans s’empara de Vlad Tepes, au point d’infliger un sort cruel et morbide, à quiconque ayant l’audace de défier son autorité.

 

La légende du pal

 

Vlad était un adepte des punitions violentes et appréciait la vue du sang, la moindre action ou mensonge pouvait être puni de mort. Et on peut dire qu’il ne manquait pas d’imagination, il ordonnait que ses ennemies soient plongés dans de l’huile bouillante, pendus, décapités, crucifiés, rendus aveugles ou enterrés vivants.

L’empalement était sa méthode d’exécution préférée, il prenait plaisir à empaler ses ennemis, à les regarder agoniser lentement dans d’atroces souffrances, pendant qu’il savourait son dîner.

Le dimanche de Pâques 1459, il captura toutes les familles des responsables de la mort de son père, il empala les membres les plus vieux et obligea les autres à marcher jusqu'à la ville de « Poenari », dans le but de construire son sanctuaire, aujourd’hui connu comme « le château de Bram ».  

Château de Dracula (BRAN)

 

Une autorité implacable

 

Son sens de l’autorité était légendaire, un jour il prit la décision de placer une coupe en or, au milieu de la place centrale, afin de permettre aux voyageurs assoiffés d’étancher leur soif. Durant tout le règne de Vlad, la coupe ne fut jamais dérobée et très peu utilisée, prouvant ainsi la peur chronique de l’empalement, dans laquelle vivaient les villageois.

Vlad Tepes a toujours considéré les pauvres et les mendiants comme inutiles à son royaume, selon une légende, il invita toutes les personnes pauvres afin de leur offrirent un festin, puis leur demanda s’ils désiraient ne plus avoir de soucis. Les malheureux ne se doutant de rien répondirent « oui », Vlad ordonna de verrouiller la salle et d’y mettre le feu, nul ne survécut, il justifia son action en affirmant que dans la mort, ils n’auraient plus de soucis.

Son règne de terreur prit une tournure décisive, le jour où il décida d’affronter un adversaire bien trop puissant pour lui.

 

La dernière bataille

 

En 1462, Vlad prit la décision de mener une offensive contre l’empire Turc et tua plus de 30 000 hommes, alors le « Sultan Mehmed  II » ne pouvant supporter un tel affront, envoya son imposante armée détruire son royaume.

En arrivant en Valachi, une scène d’horreur attendait le sultan, plus de 20 000 prisonniers turcs étaient, face à à lui, empalés sur des piquets ; d’où le surnom « la forêt des pals ». L’armée du Sultan, fatiguée et affamée, dut battre en retraite en raison du nombre insuffisant de provisions, volontairement détruites par Vlad.

Vlad Tepes fut assassiné à la fin du mois de décembre en 1476, à Bucarest, son corps fut décapité et sa tête envoyée au sultan, ainsi est née la légende de Dracula.


Fabuleux paysages de Transylvanie